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Caroline Morin............du Québec






CAROLINE MORIN Eleveur-Musher de siberians huskys de travail






CAROLINE MORIN


Eleveur-Musher de


siberians huskys de travail


Courriel : alialter@ntic.qc.ca

Site :www.huskysiberienniikeenuk.com

Entreprise: www.aa2000.qc.ca


Je me nomme Caroline Morin, j'habite le Québec, endroit que j'adore. Je suis une passionnée des animaux et de la nature, depuis ma plus tendre enfance. Je me rappelle un jour avoir dit à ma mère, que plus tard j'aurai des loups. Et bien, ces loups, ce sont aujourd'hui des huskys sibériens. Ma passion pour le loup est toujours là, et chaque jour, je peux observer dans ces chiens, des traits de comportement similaire à ceux des loups. J'ai 39 ans, nous sommes propriétaires, mon conjoint et moi, depuis 15 ans de huskys siberiens. Notre chenil compte actuellement 40 chiens. Nous habitons une petite ferme de 6 hectares, et nous possédons aussi 1 vache et 2 chevaux.





Of Eagle River : Pour toi, quel est l'age idéal pour un chien de travail?


Caroline Morin : J'aime en général que les chiens soient agés d'environ 3 ans pour les faire participer à de longues épreuves. Ils sont capables de le faire avant cela, mais je trouve que lorsque l'on demande trop aux jeunes, ils se brulent plus rapidement, et à un certain point, ils demontrent moins d'intéret et de motivation dans les entrainements. J'aime atteler les jeunes chiens le plus tard possible. Cette année, lors de ma participation à la course du 'Labrador 120' (1er) et du 'CanAm Crown 60 (14è), j'avais deux chiens agés de 10 ans.

Nous vivons à l'ère du jetable après usage, mais je ne me sens pas très à l'aise d'utiliser un chien pour 5 ou 6 ans, pour le sortir du chenil après. Donc, je suis forcée de faire attention afin qu'ils conservent leur confiance en moi. Une fois qu'ils sont bien démarrés, mes chiens performent de façon exceptionnelle entre 4 et 8 ans, jusqu'à 9 ans pour certains chiens.


Of Eagle River : Peux-tu nous donner quelques détails sur tes entrainements?


Caroline Morin : Là, c'est probablement le niveau dans lequel on a fait le plus d'erreurs. Maintenant, nous commençons très progressivement. Nous commençons à 4 Kms avec des attelages de 10 chiens en général. Après une dizaine de répétitions, nous montons à 8 Kms. Puis, nous augmentons toujours de 3,2 Kms, avec des rétpétitions de 10 fois, jusqu'à atteindre 24 Kms, à partir de quoi, nous augmentons par 8 Kms pour 7 répétitions. Tout cela s'effectue en quad, en commençant entre la mi et fin Aout. C'est la température qui nous dicte le moment opportun : il suffit d'addtionner la température en degré farenheight au pourcentage d'humidité, et il faut s'assurer que l'addition des deux est inférieur à 125. On fait un entrainement progressif, qui permet aux chiens de revenir presque dans le meme état mental que lorsqu'ils sont partis, heureux et enchantés, tout en évitant l'épuisement physique.


L'entrainement est toujours positif. Je veux m'amuser, et je veux que les chiens s'amusent. Je dois donc trouver le moyen de les motiver en changeant de trails, en les amenant à se rafraichir dans l'eau lorsqu'il fait chaud, en les faisant courir avec un ami qu'ils aiment bien, en les changeant de position dans l'attelage. Lors des arrets, je les flatte pour leur témoigner ma satisfaction.

Lorsque je tombe dans la neige, je vais charger le traineau avec jun sac de sable. Très souvent, je vais attacher un pneu derrière mon traineau. Cela augmente la traction, et encourage les chiens à travailler très dur. Par la suite, lorsqu'ils voient une montagne,cela ne leur fait plus aussi peur, ils ont confiance qu'ils peuvent monter en haut.

A mesure que j'approche des courses, je vais alléger la charge afin d'augmenter la distance. Il m'arrive également plusieurs fois durant l'hiver, de sortir du bois avec les chiens. Les billots sont coupés en longueur de 1,5 m, et j'en mets plusieurs dans le traineau pour parcourir la distance entre la foret et la maison. Les chiens courent allégés pour aller au bois, et chargés pour revenir. Je travaille environ 1 heure avec chaque attelage de 4 chiens. Cela simule un entrainement par intervalle.

La présence de la vache et des deux chevaux sur la ferme permet aux chiens de s'habituer aux gros animaux. Il arrive assez frequemment l'hiver de rencontrer des chevreuils et des orignaux. Les chiens demeurent plus facilement en controle lorsqu'ils voient ces grosses betes, parce qu'ils ont l'habitude d'en cotoyer à la maison.



Of Eagle River : Penses-tu qu'il est important d'avoir d'étroites relations avec ses chiens et surtout avec le leader, pour obtenir des résultats?


Caroline Morin : Oui, je crois que c'est primordial. Le chien nous fait confiance, jusqu'à preuve du contraire. Le cheval lui, ne nous fait pas confiance, il faut gagner sa confiance en tant que cavalier. Alors il est très important d'avoir un lien étroit avec le chien pour entretenir cette confiance. Ainsi, lorsqu'il se présente une situation que le chien n'a jamais expérimentée, il va faire ce qu'on lui demande parce qu'il me fait confiance. C'est toujours dans ces situations qu'on peut vraiment juger du lien qui uni l'attelage au musher. Je crois que ce lien doit s'étendre à tous les chiens de l'attelage, et non simplement au leader. Il est certain que plus on a de chiens, plus il est difficile d'établir cette relation de complicité. C'est une des raisons qui me pousse à garder le chenil à une petite dimension. Il faut etre ferme, constant dans nos actions et plein d'amour et d'attention envers les chiens pour bien réussir.


Of Eagle River : Quel type de traineau utilises-tu? Quel type de harnais? Utilises-tu des lignes cablées?


Caroline Morin : En 2005, je me suis offert un super cadeau. Je me suis achetée un traineau 'Hans Gatt', le mèdèle pour la distance. Sincèrement, moi qui avais toujours utilisé un traineau en bois, je suis montée au paradis. Ce traineau est fabuleux et le conduire, c'est à chaque fois un immense plaisir. Difficile de décrire la qualité de la conduite tellement c'est différent.

Concernant les harnais, j'entraine l'automne avec un harnais X. La ligne d'attache sur le quad étant élevée, il m'apparait logique d'attacher le chien au niveau de la queue. Avant, j'entrainais également sur la neige avec ce harnais, mais je n'ai jamais été convaincue que c'était l'idéal.

Cet hiver je vais essayer un harnais qui s'attache plus bas vers le sol, un peu à la manière des attelages de chevaux. En étudiant les vieilles photos, on s'aperçoit que partout à travers le monde; les chevaux, les boeufs et les chiens étaient attelés de la meme façon. En général, un collier avec des lignes de traits qui s'attachent basses. Ayant attelé des chevaux, je demeure convaincue que c'est aussi la manière de faire pour le chien. Je crois qu'il sera plus à l'aise et qu'il y aura moins de risque de blessure.

Concernant les lignes de traits, seulement ma première section est en acier pour un attelage de 10 chiens, et pour un attelage de 12 chiens, je mets deux sections d'acier. Les autres sections sont toutes en polypropylène. J'entraine beaucoup dans des secteurs où je dois faire des dem-tours. J'ai toujours un peu peur avec les sections d'acier qu'il arrive un accident.



Of Eagle River : Henry, dis moi comment t'es venu l'idée d'organiser La Grande Odyssée?



Of Eagle River : Comment nourris-tu tes chiens? cela change-t-il en fonction des entrainements?


Caroline Morin : Nous sommes fabricants d'un aliment pour chien à base de viandes crues, que nous vendons congelé. Je considère le chien comme un carnivore, et je crois qu'il bénéficie beaucoup d'une alimentation riche en protéine et en matière grasse non transformées, dont la teneur en eau est élevée. En d'autre terme, nos chiens ne mangent pas de croquettes. Nos chiens mangent en été une ration qui se compose d'environ 40% de protéine et 22 à 25% de matière grasse. Au fur et à mesure que les entrainements augmentent en distance, la ration de base passe à 38-39% de protéine et 30% de matière grasse. La ration principale est offerte le soir, et le matin, je leur donne du poulet (riche en gras) dans de l'eau. Puis je snack sur le trail avec des barres d'énergie que je fabrique moi-meme, lorsque nous entrainons sur de longue distance (80 kms).

Ce qui change, c'est la quantité de poulet et de snacks que je vais servir par jour. Je sers environ 2000 à 2500 kcal avec la ration de base, et le reste de l'énergie, elle provient du poulet et des snacks. A un certain moment donné, servir trop de protéine va contribuer à déshydrater le chien, alors qu'en fait, il a besoin d'énergie. Donc, il ne sert à rien de donner plus de viande rouge, il faut ajuster la demande d'énergie créer par la distance parcourie et la température extérieure, par l'apport de matière grasse.



Of Eagle River : Peux-tu parler un peu de ton entreprise que tu a créée d'aliments pour chiens?


Caroline Morin : Cette entreprise est née suite d'un long processus de reflexion réalisé au fil des années. Agronome de formation, j'ai longtemps travaillé en agriculture biologique et en agriculture durable afin d'aider les agriculteurs à procéder au changement sur leur exploitation. En analysant le système agricole, il était facile de constater que ça ne va pas. Les animaux de ferme sont nourris de farines et de gras animal, alors que les chiens et chats sont nourris de céréales????. De part et d'autres, les animaux sont malades. De plus, comme j'avais aussi une formation en conservation de sols, j'étais estomaquée de constater que plusieurs des minéraux que l'on retrouvait dans les aliments pour chiens et chats n'étaient en sorte que des roches broyées. Les carnivores sont de mon point de vue adapté pour assimiler les minéraux animaux d'abord et avant tout.



Il devenait pour moi, clair que les chiens ne pouvaient assimilés adéquatement ces roches broyées, qu'ils ne pouvaient physiologiquement bénéficier de ces rations remplies de céréales et que les protéines cuites ne pouvaient leur assurer le meilleur. Par dessus tout, il était inconcevable de contaminer la chaine alimentaire humaine en nourrissant les animaux de ferme avec des farines et gras animaux.

Je me suis dit que je ferais très certainement quelque chose de bien pour la société, si on sortait les viandes de l'alimentation des animaux de ferme pour en nourrir les chiens, et que ces derniers s'en porteraient beaucoup mieux avec des nutriments dont ils sont conçus pour assimiler. De l'autre coté, on décontaminerait la chaine alimentaire humaine.

Je nourrissais déja nos chiens depuis 10 ans avec des recettes que je fabriquais moi-meme. Alors, on a fait le saut. En 5 ans, notre chiffre d'affaire a bondi de 46.000$ à près de 300.000$, et cela, sans publicité. Les chiens s'en portent mieux, et les gens sont abasourdis d'observer la différence qui existe entre alimenter un chien de croquettes sèches et à base de viandes crues. Après tout, c'est l'existence des croquettes qui est récente dans l'histoire du chien, car avant l'ère industrielle, les aliments commerciaux n'existaient pas.


Of Eagle River : Quels sont tes projets dans un proche avenir sur le plan chenil et musher?


Caroline Morin : Bien, au niveau du chenil, les objectifs sont toujours un peu les memes : demeurer petit tout en maintenant une grande qualité de chiens. Offrir à chaque chien le meilleur que l'on peut et maintenir les qualités de travail du husky sibérien..

Au niveau musher, les objectifs sont de participer à 'l'Iditarod' ou la 'Yukon Quest' d'ici 3 ans. Donc, toutes les expériences constructives en ce sens devront etre vécues. Pour la saison 2006, nous sommes invités à 'La Grande Odyssée'. C'est un honneur pour nous d'accepter de nous y rendre. Cette course est emblématique, et je suis quelqu'un qui a toujours milité en faveur de l'environnement et de la condition animale. Donc, d'etre invitée la-bas, c'est en quelque sorte faire reconnaitre tous les efforts déployés en ce sens. Evidemment, cette course nous permettra d'acquérir beaucoup d'expérience avec les chiens, elle permettra également de mettre à jour mes connaissances en nutrition et tout cela nous servira sans aucun doute pour l'avenir, meme si les conditions climatiques sont différentes.



je remercie Caroline qui a gentiment répondu à mes questions. Caroline est un musher qui a un bel avenir devant elle, avec une éthique de l'élevage et du mushing qu'il faut signaler.

Pierre Galvez



Of Eagle River : Quels sont les critères de sélection pour tes portées?


Caroline Morin : Il est très difficile de choisir les chiots. On ne les connait que par leur tempérament et leur conformité. Je garde très souvent plusieurs chiots jusqu'à ce que les atèle. Si je vends des chiots jeunes, j'essaie d'identifier ceux qui auront l'ossature la plus fine, combiné à une magnifique angulation des membres, et ceux-là demeurent au chenil. Mais parfois, les bons chiens de travail n'ont pas nécessairement ces atouts.

Ce que le chien a dans le coeur, on ne le sait vraiment que lorsqu'on travaille avec lui. En pratique, je me fie beaucoup à la qualité génétique de nos chiens, car en fait, sur une portée, très peu ne font pas parti de mon attelage lorsque je garde toute la portée. Une caractéristique que je recherche chez les chiots, c'est leur autonomie. Les enclos que nous possédons sont très grands (23m x 33 m), ce qui me permet d'identifier le chiot de la portée qui est toujours à l'écart des autres. J'aime ce chiot, car il fait souvent un bon leader. Il n'a pas l'instinct de la meute, et il peut fonctionner seul.

Pour choisir les géniteurs, j'ai un peu plus de planification à faire. En travaillant beaucoup avec les chiens, on se fait une idée de ce que l'on recherche. Chaque éleveur n'aime pas forcément les memes caractéristiques, et parce que les chiens possèdent beaucoup de gènes, ils sont facilement maléables. C'est ainsi que les différentes lignées voient le jour....

De mon point de vue, la génétique est tellement bien établie (le husky a tout de meme 3000 ans d'age), qu'il est difficile d'améliorer les qualités de travail du chien. Tout au mieux, il faut plutot s'efforcer de la conserver. Voici, ce que j'essaie de préserver :

Premièrement, j'aime les chiens joyeux. C'est primordial pour moi d'avoir du plaisir lorsque l'on travaille dur. Et comme le chien n'a pas de paye (outre la viande qu'il mange), il doit forcément avoir du plaisir lorsqu'il court, pour me donner un bon rendement lors des entrainements ou compétitions. Lorsque l'on fait de la distance, c'est une caractéristique qui prend beaucoup d'importance à mon avis.

Je recherche également beaucoup de caractéristiques que la majorité des mushers désire aussi. Les chiens doivent etre de bons mangeurs, de bons buveurs. Au niveau physiologique, je préfère les chiens qui possédent un métabolisme plutot lent, car ils peuvent travailler bien sans trop consommer. J'aime les chiens obéissants, les chiens qui ont une belle éthique de travail, et qui savent vivre en groupe (ça peut toujours nous sauver la vie).



Au niveau physique, je préfère les chiens à fine ossature, qui ne pèse pas trop (22-23kgs). Mais, lorsque je regarde un sujet pour la reproduction, je ne le discrimine pas forcément à cause de cela. Lorsque j'accouple, je cherche les points faibles de la chienne et j'essaie de compenser avec un male dont les points forts vont équilibrer les défauts de la chienne, et l'inverse.

Certains chiens de 'Kodiak's' sont des huskys très costauds, qui pèsent facilement 27 kgs. Le potentiel génétique d'un animal s'exprime seulement si les conditions sont là pour permettre leur plein développement. Avec l'alimentation que nous offrons aux chiots, on peut dire qu'ils atteignent tout leur potentiel génétique. Il est certain que les gros chiens ne sont pas les meilleurs sujets pour la course, mais ils font partie intégrante de la race et sont très puissants. En fait, si le husky sibérien existe, ce n'est pas parce q'il était un chien de course, c'est plutot parce qu'il était un bon chien de travail. Si on élimine les gros chiens du circuit de la reproduction, j'ai peur qu'on restreigne trop le pool génétique. Les gros chiens qui ont une belle angulation des membres sont très puissants et très aidant dans un attelage.

Il y a plein d'autres éléments que j'analyse dont la santé, l'instinct maternel de la mère, le comportement du père avec les petits, comment les chiens se comportent dans le transport et à l'extérieur du chenil.... Enfin, chaque éleveur porte un intéret pour différentes caractéristiques, et c'est l'ensemble de tout cela qui nous fait reconnaitre comme un bon éleveur.


Of Eagle River : Combien fais-tu de portées par an?


Caroline Morin : J'en fais normalement qu'une seule. I l y a beaucoup de huskys siberiens à vendre dans les journaux, sans enregistrement. Ils se vendent très peu cher, et il y a également énormément d'Alaskans sur le marché. Tout cela fait en sorte qu'il y a peu de marché au Québec pour les huskys sibériens de race. Le but premier des accouplements, c'est d'assurer notre relève. Si des acheteurs se présentent, nous vendons certains sujets, mais ce n'est pas le but premier de notre élevage.



Of Eagle River : Caroline, parles nous du début de ton aventure? Comment commença cette passion?


Caroline Morin : Un jour, en feuilletant les journaux, j'ai lu une pub, où une personne vendait son traineau à chiens. Cette pub a vraiment attiré mon attention, car je croyais que ce sport se pratiquait uniquement dans le Nord de ma province... C'est ainsi qu'à 21 ans je pouvais satisfaire mes passions pour les chiens, pour l'hiver et les grands espaces.

Il s'est passé encore 3 ans, avant que je n'achète ma première chienne 'Kasha'. Comme je ne connaissais pas le monde des chiens nordiques, j'ai acheté cette première chienne qui s'est avérée plus tard ne pas avoir d'enregistrement. L'année dernière, j'ai acheté deux autres chiennes..... qui cette fois avaient des papiers d'enregistrement, mais qui étaient plutot des sujets d'expositions. Alors la troisième année, à la suite de plusieurs démarches auprès d'éleveurs, nous avons finalement trouvé ce que l'on cherchait : un husky sibérien issu de lignées de travail. Son nom, c'est moi qui l'ai trouvé, c'était 'Kodiak's Vaillant'. La quatrième année, j'ai acheté un second male reproducteur 'Kodiak's Yankee'. Quel plaisir d'atteler ces deux chiens, et d'apprécier tout leur instinct et volonté. Donc....,après avoir débuté lentement, en attelant d'abord 3 chiennes, puis 4 chiens....puis 5.......j'ai bien été droguée par cette expérience.




Of Eagle River : Quelle est la base des lignées que tu ulilise pour ton chenil?


Caroline Morin : J'essaie autant que possible de conserver la lignée 'Kodiak's'. Les 'Kodiak's sont issus des 'Seppalas', 'White Water Lake', bien qu'il y ait eu un soupçon d'inclusion de la lignée 'Anadyr', lors de l'importation de la chienne 'Alaskan's Pearl Of Anadyr'. On peut également retrouver dans les pedigrées des traces de la lignée 'L'épiphanie'.

En fait, ces chiens sont des dscendants des huskys sibériens qui ont voyagé avec Leonhard Seppala lorsqu'il est venu faire des courses dans l'Est de l'Amérique dans les années 1920. Les premiers huskys sibériens à avoir été importé au Canada, furent introduits au Québec. Certains de ces chiens se sont retrouvés à St-Jovite et à Maniwaki, un peu au Nord de Montréal. Ces chiens furent la base génétique des huskys sibériens que l'on retrouvait au Québec dans les années qui suivirent. Malheureusement, la génétique de certains sujets a été perdue, car le suivi des enregistrements n'a pas été fait par les mushers de l'époque. En conséquence, le pool génétique a grandement été réduit.

J'aime accoupler les vieux chiens, car cela me permet de faire vivre la génétique d'origine très longtemps. Lorsque je fais accoupler un male de 12 ans, je me rapproche de la qualité des 'Seppalas', car il y a moins de générations de chiens qui m'en sépare.


Of Eagle River : Combien as-tu de chiens actuellement dans ton chenil?


Caroline Morin: Il y a actuellement 40 chiens dans le chenil, dont 18 chiots de moins de 8 mois. J'ai beaucoup accouplé cette année car j'ai beaucoup de vieux chiens, et avec les plus vieux, on ne sait jamais pour combien de temps ils seront encore là.

Idéalement, j'aime avoir entre 20 à 25 chiens. Mais, c'est impossible à réaliser si on n'euthanasie pas les vieux (il y a actuellement 9 chiens qui ont entre 9 et 12,5 ans). Les 'Kodiak's' sont réputés pour leur longévité, il faut donc vivre avec cette caractéristique, si on choisi cette lignée. J'utilise uniquement l'euthanasie lorsqu'un vieux chien est malade. Je n'euthanasie pas les vieux simplement parce qu'ils sont vieux, car conserver les vieux chiens en vie me permet de préserver le pool génétique qu'ils transmettent à leurs descendants. Ainsi, j'essaie de maintenir les vieux chiens en bonne santé le plus longtemps possible. Ils sont attelés avec les chiots pour transmettre leur savoir et en meme temps maintenir leur cardio.



Of Eagle River : Sélectionne-tu tes acheteurs?


Caroline Morin : oui, car le chien que nous produisons est très spécialisé. Il est très important pour nous que les chiens soient utilisés pour le travail (traineau, ski-joring, course à pid etc...). Sinon nous ne vendons pas le chien. On vend également à l'occasion des chiens pour controler la présence de chevreuils dans les vergers. Idéalement, l'acheteur doit avoir deux chiens, car le husky est un chien de meute. Les chiens doivent vivre en enclos, et non attaché à des chaines.

Il est certain que le prix sélectionne indirectement les acheteurs. Nous vendons les chiots 1000 $ canadiens, et ce n'est pas tous les gens qui peuvent se payer un chien à ce prix, surtout s'ils doivent en avoir plusieurs pour faire un attelage. Je considère que ce prix est très acceptable compte tenu du fait de la qualité génétique et de toutes les énergies mises à élever et faire courrir les adultes, afin qu'ils obtiennent les titres de chiens de traineaux.


Of Eagle River : A quel genre de course participes-tu?


Caroline Morin : Je préfère les courses mid et longue distance. Au début, je participais à des courses de sprint. Au Québec, la compétition est très forte à ce niveau. Conséquemment, il était très difficile de conserver une certaine motivation à arriver bon dernier contre les équipes d'alaskans.

Avec les courses de mid et longue distance, il est plus facile d'obtenir des crédits pour permettre aux chiens d'obtenir une reconnaissance. Je ne sais pas si vous avez le meme type de titre en Europe, mais ici, un chien obtient son certificat SD (sled dog), lorsqu'il participe à trois courses totalisant 80 Kms, à l'intérieur desquelles le chien doit avoir coursé avec succès. Avec succès signifiant que le temps réalisé n'est pas plus de 25% du temps moyen des trois premiers attelages.


Les certificats SDX (sled dog excellence), pour un cumulatif de 240 kms en trois courses minimum et SDU (sled dog unlimited) pour 500 Kms de course dans les memes conditions sont les titres que je vise à placer pour les chiens du chenil. Nous avons actuellement 5 chiens qui ont les deux titres SD et SDX, et plusieurs chiens qui possèdent leur SD avec une course à complèter pour le SDX. La première course pour l'obtention du SDU est déjà complètée pour plusieurs chiens.

Les titres sont évidemment plus difficiles à obtenir lorsque les huskys sibériens sont mis à l'épreuve contre les Alaskans, mais ils sont d'autant plus significatifs, démontrant bien la qualité de travail des chiens. Au Québec, il n'y a pas vraiment de courses de calibres organisées pour les huskys sibériens, ce que vous avez en Europe je crois.



 

 



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Eleveur : Of eagle river
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